Dans le FT d’aujourd’hui, un éditorialiste pointe du doigt l’impossible système électoral italien, le porcellum, qui a empêché le pays de se réformer et le rend, à l’occasion ingouvernable. C’est, dit ce chroniqueur dont j’ai oublié le nom, un héritage des années d’après-guerre. Pour éviter le retour d’un Duce, on a disséminé le pouvoir au sein d’une myriade de corps constitués, professionnels, politiques et sociaux. Cruel dilemme que celui d’une démocratie qui doit parfois choisir entre un gouvernement efficace mais risquant de sombrer dans l’autoritarisme et un gouvernement inoffensif au point d’être complètement incapable.
Nous assistons à une illustration déplaisante du rôle de l’homme fort, du leader charismatique dans le jeu électoral. Bouder ou négliger l’importance d’une forte personnalité pour diriger en démocratie peut mener à l’impasse : Bersani le Sobre, Monti l’Austère, deux candidats au fond très raisonnables, très sérieux et sans doute bons pour l’Italie en paient depuis lundi les conséquences. Le premier pourra peut-être gouverner, mais difficilement, avec des alliés turbulents et tapageurs. Il devrait bien s’entendre avec Hollande… Mario Monti, qui avait ma préférence, peut sans doute ranger son maroquin de presidente et décrocher du placard sa toge de professore.